Tous les chirurgiens-dentistes souhaiteraient pouvoir accueillir, sans aucune restriction, l’ensemble des patients. Mais à l’instar de toutes les autres professions de santé, les chirurgiens-dentistes ne peuvent satisfaire à toutes les demandes de soins. Et lorsque cela concerne les urgences dentaires, cela peut devenir problématique. Même si une solution permet désormais de répondre à ces situations …
Prendre en charge les urgences dentaires, une organisation à imaginer pour répondre aux patients !
C’est un sujet récurrent pour tous les chirurgiens-dentistes : comment accueillir et gérer les urgences dentaires au quotidien ? La question est d’autant plus délicate à traiter, que sur certains territoires, il devient déjà quasiment impossible d’obtenir un rendez-vous chez le dentiste pour des soins courants. La problématique des déserts médicaux et des déserts dentaires se heurte ici à cette nécessité de prise en charge des soins non programmés et notamment ceux qualifiés d’urgences dentaires. En d’autres termes, un cabinet dentaire étant contraint de devoir refuser tout nouveau patient aura beaucoup de difficultés à s’organiser pour la prise en charge de ces urgences. Une prise en charge, synonyme de désorganisation de l’agenda et de l’organisation même du cabinet.
Du côté des patientes et des patients, cette difficulté à trouver une réponse rapide et de proximité face à une rage de dents ou à une pulpite reste source de frustration, de colère, et aggrave ce sentiment d’insécurité ressenti par de plus en plus de chirurgiens-dentistes. Les agressions physiques ou verbales des professionnels de santé sont plus fréquentes quand les patients doivent faire face à une douleur, qu’ils jugent intolérables.
Les chirurgiens-dentistes au Samu pour une gestion plus efficiente des urgences dentaires !
Traditionnellement, les patients ne parvenant pas à obtenir un rendez-vous chez leur chirurgien-dentiste se déplaçaient ou téléphonaient aux urgences hospitalières. Et le SAMU se trouvait, dans de nombreuses régions de France, débordés. En 2016, dans le département de l’Isère (38) , l’idée d’intégrer un chirurgien-dentiste à la régulation du SAMU est prise. La présidente départementale de l’Ordre expliquait alors les
avantages de cette décision : « Les médecins ne sont pas aguerris aux urgences dentaires. Avoir un dentiste au bout du fil permet de diminuer le stress des appelants, de conseiller des soins généraux voire, ce qui nous était autorisé, de télé prescrire des médicaments. Cela a permis également de mieux répartir le flux des patients dans les secteurs de garde ». Cette initiative, de laquelle a découlé un amendement, a entrainé l’expérimentation de cette présence de chirurgiens-dentistes au SAMU dans une dizaine de régions et 26 départements.
En 2023, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 proposait donc fort logiquement de valider ces expérimentations et généraliser ce dispositif avec 4 objectifs clairement définis :
Apporter une réponse adaptée (du conseil à la télé-prescription en passant par l’orientation des patients vers les professionnels de santé concernés),
Garantir l’optimisation de la répartition géographique des rendez-vous d’urgence en fonction des secteurs de garde,
Réduire le temps d’attente des patients cherchant une solution pour ce qu’ils considèrent être une urgence dentaire
Optimiser la régulation du SAMU-15, avec la prise en charge de tous les appels liés à l’odontologie par des chirurgiens-dentistes et non plus par des médecins généralistes.
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